COMMUNIQUE DE PRESSE


FIC étape 4, Goëlo Roller Nature
Communiqué du 29/05/2007


Il restera comme la grande figure de la cinquième édition de la Goëlo Roller Nature : le Nantais Thomas Boucher (Team Matter) s’est imposé en solitaire, au terme d’une échappée de plus de 25km et après avoir tenu tête à tout le peloton ! Pour réussir cet exploit inédit, le champion du monde 2007 est allé chercher au plus profond de lui-même et a dû faire fi des éléments déchaînés, notamment d’un vent très défavorable par endroit (il soufflait en effet en rafales à plus de 100km/h !). Chez les femmes, le marathon s’est également joué au forceps : Anne-Claire Maillard (Schänkel) a mené un train d’enfer, mais c’est la jeune Belge Jessica Godesaboos (Team Cado Motus) qui s’est montrée la plus rapide au sprint.


Cette année, contrairement aux éditions précédentes, la Roller Goëlo Nature s’est déroulée sur deux jours. Pour commencer, les courses Opens étaient programmées le samedi après-midi sur le fameux circuit des Falaises. Malgré un vent déjà vif, près de 150 participants avaient fait le déplacement sur ce petit bout de Bretagne blotti entre la Manche et l’Argoat. Et pour dire la vérité, le scénario des deux courses s’est joué aussi rapidement qu’un changement de temps dans la région…

Chez les hommes pour commencer, Philippe Poirier (VSF La Ferté-Bernard) n’a pas laissé planer le suspense très longtemps : dans les deux premiers tours du 30km, il était déjà échappé avec un seul autre patineur à ses côtés ; au bout du quatrième tour, il était tout seul, avec une avance très confortable sur le groupe des poursuivants. Le Sarthois n’a pour ainsi dire pas eu de mal à signer sa quatrième victoire de l’année dans la catégorie…

Sarthe.Loops Racing s’adjuge la course de relais

La nuit entre samedi et dimanche avait vu passer quelques grains, juste assez pour que les routes soient mouillées au petit matin. Mais il en fallait plus pour décourager les patineurs qui prenaient pour la première fois le départ de la course de relais par équipe de quatre. L’itinéraire empruntait les routes secondaires entre Etables-sur-Mer et Plouézec – et il faut d’ailleurs tirer un grand coup de chapeau à l’équipe de l’organisation pour avoir bloqué toutes les routes au passage des patineurs sur plus de 25km !

Pour l’histoire, c’est le team Sarthe.Loops Racing qui a franchi le premier la ligne d’arrivée en haut du bourg de Plouézec, reléguant assez loin les équipe RPM Poli (deuxième) et Renard Inline (troisième). Tandis que les arrivées s’échelonnaient, les premiers commentaires à propos de cette « mise enjambe » du dimanche matin s’avéraient très positifs. Sans aucun doute, cette course de relais est une idée à conserver, voire même à copier !

Changement de site pour l’après-midi : direction le circuit des Falaises à nouveau. Tandis que de nouvelles équipes arrivaient sur place (par exemple le Team Matter), les coureurs et les organisateurs faisaient état de leur inquiétude quant à la météo : les stations annonçaient en effet un gros coup de grain aux alentours de 16h, avec des rafales à plus de 120km/h. Dans ces conditions, le marathon de la FIC semblait pour le moins compromis. Alors que, par mesure de précaution, toutes les bâches et toutes les tentes (ou presque) avaient été démontées, les patineurs commençaient quand même à se préparer…

Et finalement, c’est entouré d’un service maximum (merci les juges, les speakers, les photographes, les cameramen et les spectateurs) que les deux pelotons (masculin puis féminin) prenaient le départ à l’horaire prévue (c’est-à-dire 15h30). Sur place, le sol était sec mais les températures toujours aussi hivernales, et le vent ne cessait de souffler. Mais voilà, nous étions en Bretagne et, les autochtones vous le dirons, les conditions peuvent changer aussi vite que l’humeur desdits Bretons ! Chose vérifiée encore une fois : au fur et à mesure de la course, le soleil reprenait le dessus tandis que les rafales finissaient par changer de côte.

Prix de la combativité à Anne-Claire Maillard

Pour en revenir aux marathons proprement dits, celui des femmes s’est joué au physique, comme il se doit d’ailleurs sur un circuit avec autant de côtes et de vent. Et la meilleure dans ce registre, c’est Anne-Claire Maillard (Schänkel) : la locale de l’étape (elle est licenciée au CPB Rennes) s’est employée pratiquement toute la course à imprimer un rythme soutenu, surtout dès que les pourcentages s’élevaient. Rien que pour ses efforts, elle mérite le prix de la combativité. Elle est finalement parvenue à décrocher toutes les autres filles… Sauf quatre !

Anne-Sophie Petitprez (BESAC), Cindy Etonno (AL Saint-Sébastien), Laetitia Le Bihan (RPM Poli) et Jessica Godesaboos (Team Cado Motus) filaient en effet parfaitement le train de la Bretonne. Si bien qu’au terme des 42km, les plus véloces finirent par avoir le dernier mot. On aurait misé sur Laetitia Le Bihan, elle aussi de la région (elle est originaire du Morbihan) et très en forme actuellement (elle est devenu championne de France route la semaine dernière). Mais voilà, la sociétaire du team de Hyères-Toulon s’est faite débordée par la fougue et la jeunesse de Jessica Godesaboos. La victoire de la Belge n’est pas une surprise, loin de là : celle-ci a déjà inscrit deux fois son nom au palmarès d’un marathon de la FIC dans un passé récent (à Rouen et aux Herbiers en 2006) !

De leur côté, les hommes n’ont pas fait dans la dentelle (bretonne…). Dès le premier tour, une échappée se dessinait, avec les principaux teams en tête (RPM Poli, Sarthe.Loops Racing, Team Matter, Levallois Sporting Club). Les conditions météo semblaient favorables aux cassures et aux échappées puisque le vent était dans le dos dans la partie bosselée et de face dans la partie plane. Les principales forces en présence se jaugeaient sur les vingt premiers kilomètres, alternant attaques et… attaques, sans véritablement qu’il soit possible de repérer l’homme fort du paquet.

Boucher ne se retourne pas…

Ce n’est qu’au prix d’une énième accélération dans la partie plane du tour que Thomas Boucher commençait à creuser un écart, seul. A priori, le Nantais ne mettait aucune chance de son côté : il était parti en solo pour commencer et les points de mire sont nombreux sur le circuit. D’ailleurs, dans ses quatre premiers tours, l’écart qu’il creusait n’était guère suffisant (entre 15 et 30 secondes d’avance, pas plus)…

Mais le Ligérien a toujours cru en sa chance et ne s’est pas retourné un instant (ou quasiment) ! Alors que derrière, la chasse peinait à s’organiser, l’échappé solitaire grappillait petit à petit du terrain. Bien entendu, pour tenir la dragée haute à un peloton, il faut aussi y mettre du cœur et des Watts. Ce genre d’exploit est d’ailleurs très rare (on se souvient de la victoire d’Alexis Contin à Nice en World Cup en 2005 dans les mêmes circonstances).

Plus les tours tombaient, plus la course semblait pliée. Ce n’est que dans le dernier tour que Matthieu Boher (RPM Poli) parvint à obtenir un bon de sortie du peloton : le Girondin entamait une course poursuite aux trousses de Boucher… Avec un soucis de taille cependant : il était sorti flanqué de Pascal Briand (Team Powerslide) ! Le dilemme pour Boher, c’était de ne pas jouer le jeu du Breton, à savoir de le ramener sur Boucher, sachant que les deux sont intrinsèquement meilleurs au sprint, tout en s’assurant que le peloton ne reviendrait pas.

De toute façon, ce baroud d’honneur survenait trop tard dans la course : à l’avant, Thomas Boucher pouvait tranquillement réajuster sa combinaison avant de franchir la ligne d’arrivée victorieusement. Un peu plus loin, Pascal Briand déboîtait juste ce qu’il faut Matthieu Boher pour le gain de la troisième place. Quant au sprint du peloton, il revenait de justesse à Yann Guyader (Team Matter) devant un Florian Lefèvre (RPM Poli) très en jambe sur les marathons cette année.


V. E.