
Victoires de Silvia Nino (Rollerblade) et de Franck Cardin (Salomon) à l'arrachée.
C'est sur les Allées du Parc, dans le centre-ville de Dijon, que se sont déroulés les deux jours du Grand Prix de Bourgogne samedi 7 et dimanche 8 septembre. Un Grand Prix décliné sous diverses formes du roller. Le marathon international du dimanche en était bien sûr l'événement principal. Mais les organisateurs avait également mis au programme un contre-la-montre par équipe le samedi ainsi que des démonstrations de roller acrobatique et des espaces initiation. Bref, un spectacle diversifié et permanent propre à remplir les yeux des spectateurs venus nombreux durant tout ce week-end ensoleillé.
La fête commençait samedi par une épreuve originale : un contre-la-montre par équipe sur le cours Wilson - un aller et retour avec un virage en épingle à cheveu d'un côté et un large virage autour d'une petite place de l'autre. L'épreuve, courue sur sept kilomètres, nécessitait de bonnes qualités techniques de la part des participants. D'une part parce que coordonner un mouvement d'ensemble, avec notamment les passages de relais et l'appréciation de la vitesse d'ensemble, ce n'est jamais une chose aisée. Et d'autre part parce que le tracé du circuit faisait apparaître deux difficultés : le passage du virage au bout de la ligne droite montante, très serré et propice à la relance, et la ligne droite légèrement descendante, où il n'était pas toujours aisé de bien se replacer derrière la file en pleine vitesse.
Les équipes inscrites à ce contre-la-montre - qui ne comptait pas pour la French Inline Cup -ont commencé à défiler à partir de 16 heures et les dernières ne sont passées qu'après 21 heures. Et c'est le team Rollerblade France qui l'a emporté, en 12 minutes et 47 secondes. Partis à cinq (et arrivés à quatre), ils ont mis les cinq partenaires du team Mogéma Vertical Line à vingt secondes. Mention spéciale au team Salomon France : ils n'étaient que trois à prendre le départ et finissent tout de même à une excellente troisième place. Le podium aurait également pu accueillir l'équipe Rollerblade féminine : Silvia Nino, Tanya Currell et Caroline Boué se sont en effet placées huitièmes dans un classement non différencié d'équipes masculines et féminines.
Alors que les athlètes commençaient à se disperser vers leurs hôtels respectifs afin de récupérer, la fête débutait à peine au bout de l'avenue. Tandis que les riders de Showtime s'envolaient dans des figures acrobatiques sur leur rampe, trois DJ scratcheurs assuraient l'ambiance musicale. Un spectacle de haute volée qui devait s'achever au beau milieu de la nuit…
… Pour recommencer le lendemain matin à 10h30 par une course Open jeunes de 6 kilomètres puis l'ouverture du circuit à tous entre 11 heures et 12h30. L'après-midi était réservé à l'approche sportive du roller, avec en premier lieu une course Open réservée aux Promotions et aux Vétérans. Cette course a été, tout comme l'année dernière, un franc succès. En témoigne les trois cent patineurs dispersés tout le long du circuit de deux kilomètres, certains roulant en peloton, d'autres plus en dilettante. Puis, à 16 heures, vint le tour des Elites, Nationaux et Juniors : ceux-ci prenaient le départ du marathon international répertorié World Cup classe 2 et comptant pour la French Inline Cup.
Tout comme les épreuves précédentes, le marathon international empruntait le boulevard Wilson, un aller et retour de deux kilomètres donc (vingt et un tours en tout), avec deux larges places à chaque extrémité en guise de virage. La ligne d'arrivée se situait à un peu plus de la moitié de la ligne droite légèrement montante du circuit. Le départ de la course des féminines était donné, comme d'habitude, une ou deux minutes après celui des garçons. Le rythme, peu soutenu tout d'abord, commença à s'emballer quand les prometteuses Linda Schellekens (le Cri du Kangourou) et Caroline Boué (Rollerblade France) se détachèrent du peloton. Avec quelques mètres d'avance, elles furent bientôt rejointes par deux ténors du circuit international : Caroline Lagrée (Salomon World) et Silvia Nino (Rollerblade World).
Le quatuor creusait un écart intéressant sous l'impulsion de Nino, Boué et Schellekens. Car Lagrée semblait vouloir attendre ses deux coéquipières restées à l'arrière, Nathalie Barbotin et Andréa Haritchélhar. D'ailleurs, celles-ci entamèrent une poursuite active. Alors qu'elles revenaient un peu, à huit tours de l'arrivée, Silvia Nino ré accéléra. A deux tours de l'arrivée, il apparaissait clairement que la partie se jouerait entre les quatre de devant. C'est Caroline Boué qui prit l'initiative : la jeune valencienne emballa une grande partie du dernier tour et notamment les quatre cent derniers mètres. Mais elle fut débordée par la rapide petite Colombienne Silvia Nino et par Caroline Lagrée. Nino réussit à chiper la victoire à Lagrée, en 1h 19'33. Et elle s'effondra cent mètres plus loin, victime de douleurs récurrentes à la cheville droite : elle venait de courir tout le marathon avec une foulure contractée aux championnats du monde fin août et qui se réveillait. Le deuxième groupe arriva 1 minute et 50 secondes plus tard, réglé par Nathalie Barbotin devant Andréa Haritchélhar et Tanya Currell.
Le marathon masculin mit moins de temps à "partir" mais le peloton resta groupé jusqu'à l'arrivée. Et pourtant, les attaquants se sont montrés. Seul, à deux ou en groupe, les tentatives ont fusé de tous les côtés. Les Rollerblade semblaient avoir des fourmis dans les jambes et ils lancèrent la course dès le premier tour. Dans le troisième des vingt et un tours, une échappée de huit patineurs prit forme, avec notamment Richard Deniaud (Salomon France) et Alban Cherdel (Levallois Sporting Culb), qui avaient couru le jour précédent les 100 kilomètres de Hallum (Pays-Bas), mais aussi Sébastien Sergent et Vincent Esnault (RB France) ou encore Sébastien Babault (Salomon Devo). Cette échappée réintégra un peloton d'une trentaine de coureurs après deux tours devant. Mais ces mêmes hommes ainsi que les Rollerblade Benoît Perthuis, Pierre Garand, Fabien Rabeau, Shane et Kalon Dobbin réessayèrent plusieurs fois, la plupart du temps accompagnés par les très vigilents David Guibert (Mogéma), Pascal Briand et Franck Cardin (Salomon World).
A la mi-course, c'est Sébastien Sergent qui se lançait dans un raid solitaire à l'image de celui qui lui avait réussi l'an passé. Aux trois quarts de la course, Pierre Garand et Kalon Dobbin partirent à leur tour. Et dans les deux derniers tours, c'est Vincent Esnault qui voulu échapper au peloton. Mais à chaque tentative, le paquet revenait. Benoît Perthuis prit alors l'initiative de lancer le sprint final dans le dernier virage, à deux cent mètres de l'arrivée. Une situation idéale pour mettre sur orbite les deux frères Dobbin. L'un derrière l'autre, les Néo-Zélandais semblaient se diriger vers une victoire logique. C'était sans compter l'abnégation de Pascal Briand et de Franck Cardin : bien qu'ayant chèrement donné de leur personne durant toute la course pour contrer leurs assaillants, les deux compères de Salomon prirent le dessus sur la concurrence dans les ultimes hectomètres et franchirent la ligne triomphalement, Briand laissant la politesse à Cardin. La dernière place du podium revenant au toujours bien placé Mikaël Lannezval (Salomon France).
Vincent Esnault
Classements :
Scratch Femmes : 1. Nino (Colombie, Rollerblade World) en 1h19'33, 2. Lagrée (France, Salomon World) mt, 3. Boué (France, Rollerblade France) mt, 4. Schellekens (Pays-Bas, le Cri du Kangourou) mt et le peloton à 1 min 47.
Scratch Hommes : 1. Cardin (France, Salomon World) en 1h10'10, 2. Briand (France, Salomon World) mt, 3. Lannezval (France, Salomon France) mt, 4. Shane Dobbin (Nouvelle-Zélande, Rollerblade World) mt et le peloton dans le même temps.
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