COMMUNIQUE DE PRESSE


Le roller de vitesse, tremplin ou réceptacle d'autres sports ?
Communiqué du 10/11/2002


C'est maintenant une quasi certitude. Après avoir atteint le chiffre symbolique de cinquante titres de champion du monde, l'Américain Chad Hedrick va tenter une autre expérience sans pour autant tourner la page du roller de compétition. A l'instar de son compatriote Dereck Para, Chad va se mettre à la glace. Avec comme objectif de faire aussi bien, c'est-à-dire de décrocher un titre olympique. Si le plus auréolé des patineurs quitte momentanément la scène qui a fait de lui une star mondiale, c'est parce qu'il n'avait plus rien à y prouver. Mais ce geste symbolique n'est pas exceptionnel : le roller est un sport qui en appelle d'autres. Vous me suivez ?

De nombreux patineurs ne se contentent pas des compétitions officielles pour agrémenter leur calendrier saisonnier. Un pourcentage non négligeable de nos athlètes pratique par exemple le cyclisme au sein de la FFC. Et ils sont loin d'être ridicules. Tristan Loy ou Richard Deniaud sont arrivés jusqu'à la catégorie nationale, ce qui n'est pas peu dire. Pascal Briand et Franck Cardin n'ont pas leur pareil pour se démener dans les courses de cyclo-cross l'hiver, sur les chemins boueux et défoncés de leur Bretagne natale. Le cyclisme est un bon complément du roller : les spécialistes considèrent que c'est excellent pour engranger du foncier l'hiver et pour acquérir la maîtrise des courses en peloton et du rythme durant la saison.

Mais quoi de plus naturel, quand on pratique le roller, que d'être attiré par la glace ? Hormis Dereck Para et Chad Hedrick, c'est aux Pays-Bas qu'il faut aller pour voir des patineurs sur route et sur glace à la fois. Il y a quelques années, les Néerlandais n'hésitaient pas à enchaîner les deux saisons. C'est moins le cas aujourd'hui. La glace étant plus attrayante financièrement, il n'est plus nécessaire aux compétiteurs de se " dédoubler. " Néanmoins, un irréductible Français continue de faire front des deux côtés : Cédric Michaud. Le Rezéen de 26 ans a quitté l'Hexagone en 1999 pour le Plat pays et une carrière glorieuse. D'avril à septembre, il écume l'asphalte. Et dès que l'hiver s'installe, il réajuste ses lames et prend la mesure des pistes sur glace. Bel exploit sportif !

Enfin, pour boucler la boucle, il n'est pas inutile de rappeler que d'autres sports peuvent également appeler le roller. C'est-à-dire que certains de nos patineurs se sont formés au sport de compétition ailleurs que sur les pistes à virages relevés ou sur les circuits routiers. Benoît Perthuis ou Linda Schellekens se sont d'abord illustrés dans les sous-bois de cross-country ou sur les tarmacs d'athlétisme. Mikaël Lannezval a longtemps pratiqué la lutte avant de manier la glisse. Ils avaient chacun quinze ans et plus quand ils ont signé leur première licence à la FFRS. Comme quoi, si le roller peut ouvrir sur d'autres sports, il n'est en tout cas jamais trop tard pour commencer le roller !

Et pour vous, le roller est -il un tremplin ou un réceptacle ? Vous pouvez réagir et envoyer vos témoignages sur le forum du site.

Vincent Esnault