Le roller en démonstration au Marathon de Paris 2003 : 42 kilomètres pour plaider la bonne cause !
Communiqué du 07/04/2003
Le fameux Marathon de Paris s’est déroulé ce dimanche 6 avril dans les rues de la capitale. Les marathoniens se sont élancés à partir de 8h45 des Champs Elysées, juste après les « handisports » en fauteuils roulants. Les deux épreuves faisaient partie intégrante du programme officiel. Mais dès 8h30, une délégation de trente patineurs de vitesse s’était rassemblée, sous la férule d’Arnaud Gicquel et de Pascal Thiriot, afin de montrer notre sport aux organisateurs de la manifestation et au public.
Il ne s’agissait pas là d’une course : c’est d’ailleurs pour cela que la démonstration n’avait pas été officialisée. Cependant, des ambassadeurs fameux du roller s’étaient prêtés de bonne grâce à cette promotion, comme par exemple Pascal Briand, Franck Cardin, Philippe Boulard, Alban Cherdel, Mickaël Lannezval, Matthieu Grandgirard ou Fabien Delort. Ghizlane Samir, Angèle Vaudan et Ashley Horgan représentaient la gent féminine tandis que les clubs parisiens (le PUC, le PHC, Avon ou Montreuil) avaient délégué le maximum de leurs compétiteurs.
Le cortège emprunta le parcours exact du Marathon, traversant Paris d’Ouest en Est. Après la descente des Champs, le peloton passait derrière le Louvre vers l’Hôtel de Ville et la porte de Vincennes. Malgré des températures plutôt fraîches et un ciel gris, chacun goûtait aux joies de se voir offrir le privilège d’un tour dans les rues de Paris en toute tranquillité, pour une fois… Mais pas sans effort : la première difficulté, une petite montée, se présentait en haut du faubourg Saint-Antoine. Direction le Bois de Vincennes ensuite, pour une « promenade » de dix kilomètres entre les massifs reverdis et les fanfares placées sur les bas-côtés du chemin.
C’est dans le Bois que les patineurs devaient virer pour revenir vers le centre-ville. Le retour dans Paris était marqué par une deuxième difficulté, la ligne droite de l’avenue Daumesnil, après la Porte de Charenton, légèrement inclinée. Pour deux ou trois unités, les vingt kilomètres écoulés commençaient à peser dans les jambes. Pascal Briand, Benjamin Loisel ou Alban Cherdel, entre autres, ne se firent alors pas prier pour donner un coup de main bien venu à ceux-ci, en les poussant afin qu’ils fatiguent moins et réintègrent le paquet. Arnaud Gicquel se chargeait quant à lui d’organiser l’allure du groupe et de maintenir sa cohérence. Après avoir contourné une deuxième fois la place de la Bastille, tout le monde fonça vers les quais, du cinquième au seizième arrondissements. Le Louvre, la Concorde et la Tour Eiffel défilèrent à droite et à gauche avant que le Bois de Boulogne n’ouvre ses portes pour un dernier tour.
Au bout d’une heure trente exactement, les patineurs parvinrent groupés Porte Dauphine et se livrèrent à un sprint fictif pour l’arrivée, devant les studios mobiles de la télévision et sous les yeux de Bernard Faure et de Patrick Montel. Puis le speaker du Marathon, visiblement très admiratif, interviewa Philippe Boulard et quelques autres. Pour l’organisateur de l’événement, cette démonstration était un succès qu’il pourrait concrétiser l’année prochaine officiellement. Malgré quelques passages pavés un peu délicats à franchir et les obstacles inévitables des villes (îlots directionnels ou chaussée en mauvais état), les 42 kilomètres sont dans l’ensemble très séduisants. Le roller de vitesse ne laisse pas indifférent quoiqu’il en soit. D’ailleurs, en parallèle de cette démarche, un stand de la French Inline Cup avait été ouvert depuis jeudi dans le but de promouvoir notre sport au Parc des Expositions de Versailles, qui accueillait les exposants de l’athlétisme : le roller a provoqué la curiosité des nombreux visiteurs venus tout au long de ces quatre jours. C’est aussi en séduisant le public que l’on peut plaider la bonne cause ! On peut dès lors rêver de voir un Marathon de Paris ouvert aux patineurs de vitesse dans un futur proche : ce serait un formidable vecteur de reconnaissance. La formule existe déjà à Berlin et c’est un énorme succès : l’année dernière, près de 12 000 athlètes sur roulettes avaient sillonné la capitale allemande. Alors, rendez-vous à Paris en 2004 ?
Vincent Esnault.