FIC étape 7 : la Trans’roller
Matthieu Boher souverain
Matthieu Boher (UCNA Roller) s’est imposé pour la troisième année consécutive sur les routes pentues de la Trans’roller, entre Pontarlier et Mouthe. Le Francilien a contrôlé la course de main de maître, malgré la forte concurrence du team SAAB Salomon World ou encore de Tristan Loy (Locminé). Au passage, Boher a établit un nouveau record de l’épreuve, bouclant les 34 kilomètre en 53’40. La course féminine a donné lieu à un beau duel entre la fondeuse Anne-Claire Maillard (K2/Pierre-qui-Roule) et la sprinteuse Ghizlane Samir (PHC) : cette dernière a soufflé sa seconde victoire consécutive dans le Haut Jura au sprint, naturellement !
Ciel ensoleillé, vent sec et température froides : voilà pour le décor climatique à 10h place Jules Pagnier à Pontarlier. Au moment de l’échauffement traditionnel, on pouvait dénombrer près de 500 patineurs, tous aussi motivés les uns que les autres pour se confronter à l’étape de montagne de la French Inline Cup, la Trans’roller. Derniers réglages, concentration et coup de pétard à 10h30 : c’est parti pour un petit tour en ville et une trentaine de kilomètres vers Mouthe, vent dans le dos.
Et dès la sortie de la ville, les « hostilités » étaient lancées par le team PUC/Planet Roller, et en particulier Sébastien Henry. Le Lorrain tentait et tentait encore de sortir du peloton, pour finalement parvenir à prendre une bonne longueur au troisième kilomètre. Malheureusement pour lui, personne ne sortit l’épauler : le paquet, qui l’avait toujours à portée de viseur, restait pour lors concentré, voire attentif, les principaux favoris s’observant encore.
Tentative pleine de panache de Henry
Le vent dans le dos ne favorisait à vrai dire pas les échappées. Au bout de quatre kilomètres d’efforts, Sébastien Henry devait se faire rattraper – et plus tard payer cette tentative pleine de panache. Le tempo, bien que soutenu, n’était pas encore assez élevé pour clarifier les choses : en arrivant à Malbuisson pour le sprint intermédiaire (remporté par Pascal Briand, SAAB Salomon World), une bonne trentaine de patineurs se serraient encore en tête de course. Benoît Perthuis (WorldInline Center) tenta une dernière fois de secouer tout le monde dans les pentes de Labergement-Sainte-Marie, sans réel succès.
Au bout de 24 kilomètres, aux abords de la côte du Brey, les choses semblaient claires : tout allait se jouer sur les trois kilomètres d’ascension et le placement dans les bonnes roues. Le premier à allumer la mèche dans la côte fut Matthieu Boher : son accélération eut pour effet de détacher un groupe d’une dizaine de patineurs. Franck Cardin (SAAB Salomon World) en remit une couche et Tristan Loy paracheva le travail en fin d’ascension. Le Breton se détacha même irrémédiablement du groupe pour s’envoler seul.
Double défi pour Boher
Derrière, le team SAAB Salomon organisait la chasse. Mais Matthieu Boher plaça une seconde accélération, celle-ci très violente, sur le côté gauche de la route, au sommet de la côte du Brey. Personne ne put le suivre. Lancé sur les trace de Loy, il devait même le dépasser d’une façon assez particulière, ce dernier chutant tout seul. Dès lors, pour Boher, le défi était double : boucler les huit dernier kilomètres seul et, surtout, résister aux poursuivants.
Mission accomplie de main de maître ! Boher gardait assez d’avance pour franchir une troisième fois consécutivement et victorieusement la ligne d’arrivée à Mouthe. Le team SAAB Salomon World organisait quinze secondes derrière le sprint des poursuivants, avec un fort vent de face : le train des « jaune et noir » était lancé, mais David Guibert (UCNA Roller) profita de l’aspiration pour débouler sur la droite de la route et s’arroger la seconde place. Coup double pour le team UCNA Roller ! Franck Cardin, suivi d’Arnaud Gicquel et de Pascal Briand, complétait le podium. Yann Guyader (UCAN Roller), Maxime Provost (Rollerblade France) et Pierre Gallot (Team Roll’X) ne finissaient pas très loin.
Tout comme la course des hommes, celle des femmes fut une épreuve de patiente : le vent de dos était en effet aussi favorable à un peloton regroupé. Seules Chrystelle Bouchet (ASTA de Nantes) et Anne-Claire Maillard (K2/Pierre-qui-Roule) placèrent quelques accélérations pour faire vivre ce paquet, et au passage décrocher quelques concurrentes.
Le trio de la côte du Brey
Signe révélateur, Ghizlane Samir (PHC) passait en tête au sprint intermédiaire de Malbuisson : la Francilienne semblait bien en jambe. Elle le confirma d’ailleurs un peu plus loin quand, au sommet de la côte du Brey, elle resta accrochée aux roues d’Anne-Claire Maillard – qui avait décidé de prendre les choses en main à cet endroit - et de Chrystelle Bouchet.
Ce trio qui se formait laissait derrière lui un peloton parsemé. Comme souvent sur les courses physiques de la FIC, celles qui s’étaient faites lâchées ne sont pas revenues : Laetitia Le Bihan (Team Roll’X) ou encore Albanne Saliou (K2/Pierre-qui-Roule) ont fait les frais de leur mauvais placement dans la côte du Brey… Chrystelle Bouchet lâchait elle aussi prise dans la côte de Sarrageois : l’inoxydable Nantaise avait néanmoins suffisamment assuré sa course pour espérer terminer sur le podium du classement scratch.
Tout allait finalement se jouer entre Maillard et Samir. La première tenta une dernière fois de lâcher la seconde dans le coup-de-cul de Mouthe. Mais Samir, tenace et volontaire comme pas deux, ne broncha pas. Changement de direction dans les rues de Mouthe : l’arrivée allait se faire vent de face, un fort vent en l’occurrence. Samir lança son sprint aux abords de la ligne et, sans coup férir, ne laissa aucune chance à Maillard. Une victoire nette et sans bavure venait encore conforter la Francilienne sur la plus haute marche du classement provisoire – mais presque définitif – de la FIC Elite dames 2005.
Vincent Esnault.